Les pratiques de santé non conventionnelles - massage, EMDR, méditation, sophrologie, reiki, yoga, etc, etc., - ne sont pas reconnues scientifiquement en France.
A partir de là, l'Etat ne veut pas jouer un rôle d'encadrement et de vérification sur ce qui se fait. Bref, il ne s'en mêle pas.
Les formations pour ces métiers de santé ne conduisent pas à l’obtention de diplômes de niveau national, c'est-à-dire émis par l'Etat. L'Etat n'interdit pas ces diplômes et certificats, mais il ne les reconnaît pas.
Cela signifie aussi que ces diplômes d'accès à un métier de bien-être ou de médecine douce ne sont pas protégés dans leur utilisation !
Ainsi, tous les Français ont le droit de se fabriquer un diplôme dans un domaine du bien-être et de la médecine douce, et de se dire professionnel dans ce domaine ! La législation ne prévoit pas de sanction pour cela.
Pour ce qui relève du reiki, cela implique que n'importe qui peut se prétendre praticien de reiki, sans jamais avoir été formé au reiki. Cela implique également que n'importe qui, formé à une pratique autre que du reiki, a le droit de la nommer reiki ! Et donc d'exercer avec un titre de praticien de reiki complètement fictif, mais qu'il présente comme officiel.
Quelles conséquences pour les formations de bien-être ou de médecine douce ? Les cursus de formation sont établis en fonction du bon vouloir des individus ou des écoles qui les proposent - pour le même métier.
Ainsi, les formations proposées peuvent varier du simple au triple en nombre heures. Evidemment, elles n'ont pas les mêmes tarifs. Elles n'impliquent pas le même investissement de temps et de travail. Avec, à la clé, des niveaux de formation moindres... pour des professionnels, au même titre que les vrais professionnels, qui se proposent d'accompagner des personnes en détresse.
Les formations peuvent même proposer des enseignements très différents les uns des autres, avec des approches très différentes de la même discipline, pour le même métier. Par exemple, l'un peut considérer que pour aller mieux, l'être humain doit faire appel à une énergie extérieure. L'autre peut considérer que pour aller mieux, l'être humain doit apprendre à maîtriser sa propre énergie et faire émerger ses potentiels intrinsèques.
Enfin, la validation de la formation peut être informelle, comme la délivrance d'un bout de papier à la fin d'une formation, sans vérifier les acquis réels de la personne. Ou bien la formation peut faire l'objet d'un examen en bonne et due forme.
La viabilité, c'est lorsqu'une formation est basée sur une réalité, c'est-à-dire une connaissance humaine, qui a été démontrée sur le plan scientifique.
Etrangement, quand l'Etat a proposé de poser une forme de validation sur ce genre de formations, le RNCP a validé des cursus de formation de 400 heures et de 1000 heures en sophrologie, qui conduisaient au même niveau d'étude pour le même métier ! De plus, un parcours de coach validé BAC+5 (master), a été dégradé du jour au lendemain, pour la même école et le même programme de formation. D'un seul coup, ce que l'Etat estimait d'un niveau BAC+5, ne valait plus qu'un BAC+4... mais le cursus et le programme de formation, validés par le même RNCP, n'avaient pas changé !
De telles attitudes sont pour le moins étonnantes, d'autant que cela n'existe pas dans les métiers de santé conventionnelle. Cela démontre tout le travail d'uniformisation qu'il reste à faire pour ces métiers...
Bien souvent pour ces méthodes de bien-être, on achète un métier : il suffit de payer une formation pour savoir qu'à la sortie, on se mettra à son compte. Mais qui aurait envie d'aller voir un médecin, sachant qu'il lui a suffi de s'inscrire en fac de médecine pour obtenir le diplôme de médecin et exercer ?
Dans ce contexte, le grand public doit faire le tri pour savoir si les professionnels ont suivi réellement ladite formation. Si elle correspondait réellement à la pratique. Si les formateurs étaient des professionnels compétents dans ce métier. Et la reconnaissance du processus de validation de la formation.
Pas facile !