Dans les pratiques de santé conventionnelles, les titres, spécialisations, mentions de qualifications sont réglementés par l’Etat.
Leur utilisation est protégée. Il est interdit à quiconque qui n'a pas suivi la formation adéquate, et n'a pas été validé, d'utiliser un de ces titres. Sous peine d'être poursuivi pour exercice illégal de médecine.
Tout professionnel de santé est obligatoirement rattaché à un Ordre. Exemple : ordre national / régional des médecins ; ordre national / régional des infirmiers ; ordre national des kinésithérapeutes, etc.
Cela signifie qu'il est impossible d'exercer dans son coin comme médecin, sans rendre de compte à personne, et de faire ce qu'on veut.
Ces ordres sont reconnus par l’Etat. Ce sont des autorités officielles et ils ont un pouvoir d’action. Ils veillent à ce que tous les professionnels oeuvrant dans le domaine représenté par l'Ordre se plient aux règles, et respectent l'éthique et la déontologie du métier, en lien avec le Code de la Santé Publique.
De fait, lorsque certains professionnels font des écarts par rapport à la pratique enseignée et autorisée, il est facile de les sanctionner, voire de les radier et de leur interdire d’exercer.
Dans les pratiques de santé non conventionnelles, les titres, spécialisations, mentions de qualifications ne sont pas réglementés, ni par l'Etat, ni par aucune instance officielle. Cela signifie que comme personne ne surveille et ne peut défendre l'usage de ces titres... n'importe qui peut se mettre à son compte. Et cela, sans jamais avoir suivi la formation adéquate !
Ainsi, n’importe qui en France a le droit de mettre sa plaque de sophrologue, praticien de reiki, professeur de yoga, professeur de méditation, ou coach, etc., et de proposer des prestations payantes. Mêmes s'il n'a jamais obtenu les qualifications professionnelles correspondantes !
C'est la raison pour laquelle il y a autant de dérives dans ces métiers. Les dérives sont dénoncées par les Pouvoirs Publics. Cependant, la législation est organisée de façon à laisser n'importe qui s'autoproclamer professionnel dans ces métiers, sans l'être. Cela nuit énormément aux vrais professionnels, qui ne peuvent rien faire.
De plus, c'est au grand public de faire le tri, et de deviner qui est sérieux et compétent, et qui ne l'est pas...
Ces métiers n'existent pas dans le Code de la Santé Publique. Aucun cadre n'est fixé par l'Etat pour définir une éthique et une déontologie pour ces métiers. La définition de l'éthique et la déontologie est donc laissée au bon vouloir de "ceux qui prennent la main" dans ce domaine.
De plus, ceux qui prennent la main ne sont pas des ordres officiels. En effet, les syndicats ou fédérations regroupant les professionnels n’ont pas la reconnaissance des Pouvoirs Publics. Ils ne sont pas des autorités officielles. Ils n'ont donc pas de pouvoir pour agir sur tous les praticiens établis sous le même titre, même si des praticiens se livrent à des dérives, que ce soit des dérives dans la santé ou des dérives sectaires.
Enfin, la législation n’impose pas à ces professionnels de rejoindre une fédération ou un syndicat pour exercer. Ni d'adopter une certaine éthique et déontologie. Il y a donc beaucoup d’électrons libres dans ces métiers, qui œuvrent dans leur coin, en l’absence de toute surveillance et de toute supervision professionnelle. Si ces électrons libres font n'importe quoi, personne ne peut les sanctionner pour écart aux règles du métier. Les fédérations et syndicats ne peuvent aider et cadrer que les professionnels qui adhèrent chez eux. Mais ils ne peuvent pas aider et cadrer les professionnels qui ne sont pas adhérents.
Et comme l'Etat n'a prévu aucune législation, ces professionnels non adhérents ont toute la liberté de faire ce qu'ils veulent avec les gens qui viennent les voir...
Un éclaircissement nécessaire
L' Etat est d'accord pour financer des formations professionnelles pour ces méthodes (RNCP, Qualiopi : référencement avec le Ministère du Travail).
Et dans le même temps, Il clame que ces mêmes méthodes n'ont pas fait leurs preuves scientifiques et que pour cette raison, il ne les reconnaît pas (Ministère de la Santé).
Comment, dans ces conditions, le grand public peut-il avoir des repères fiables ?